Le poète nicolétain Louis Caron fait chevalier de l'Ordre de la Pléiade

28 mars 2019

On célébrait mercredi la journée internationale de la Francophonie de façon toute particulière en Mauricie avec une cérémonie pour célébrer l’accession de l’écrivain Louis Caron à l’Ordre de la Pléiade. L’honneur, octroyé par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, vient reconnaître les mérites de personnalités qui se sont particulièrement distinguées en servant les idéaux de la Francophonie.

Louis Caron a écrit plus d’une vingtaine d’ouvrages. Il a œuvré 16 ans à titre de journaliste à Radio-Canada en plus d’avoir participé à la scénarisation de plusieurs productions télévisuelles. Il n’en était pas mercredi à son premier honneur puisqu’il est notamment Chevalier de l’Ordre national du Québec depuis 2008 , qu’il a mérité le Prix Québec-Paris en 1977, le Prix Jean-Hamelin (1982), le Prix Ludger-Duvernay (1984) en plus d’être membre de l’Académie des lettres du Québec depuis 1995.

La cérémonie a attiré quelque 145 personnes au Musée POP. Elle a été ponctuée de l’allocution d’un autre membre de ce prestigieux cercle soit Bryan Perro reçu il y a quatre ans en même temps que Fred Pellerin et le comédien Albert Millaire lors d’une cérémonie tenue à la salle J.-A.-Thompson, dernière manifestation du genre à se tenir en Mauricie. Désormais, la cérémonie pourrait se tenir annuellement dans la région puisque l’ensemble des parlementaires canadiens vont pouvoir proposer des noms de candidats parmi lesquels un récipiendaire de la Mauricie ou du Centre-du-Québec pourrait être sélectionné pour faire son entrée dans l’Ordre de la Pléiade.

La cérémonie a aussi été marquée par des prestations musicales de la chanteuse trifluvienne Paule Landry, accompagnée du pianiste de Céline Dion, Guillaume Marchand et Sylvain Robert. La chanteuse a interprété La langue de chez nous d’Yves Duteil ainsi qu’une chanson choisie expressément par Louis Caron: L’hymne au printemps, de Félix Leclerc. Par ailleurs, un message enregistré par la Secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo a été présenté au public.

Pour ce qui est du nouveau chevalier, il a reçu l’étoile bleue à sept branches avec autant d’émotion que d’éloquence comme il fallait s’y attendre. «Maintenant, je sais pourquoi à 13 ans, la nuit, je sortais en pyjama par la fenêtre de ma chambre pour m’installer sur le toit de la véranda du chalet de mon père et écrire des embryons de poésie, a-t-il raconté aux invités. À 10 ou 12 ans, j’hésitais encore entre deux propositions de vie: bâtir des édifices comme l’ont fait mes prédécesseurs dans la famille ou devenir poète. J’ai finalement bâti une oeuvre avec des matériaux très concrets: des bouts de vie des autres; je n’ai rien inventé. Je suis un auteur incarné en amour avec la vie et jamais désespéré car il y aura toujours une feuille de papier blanc qui n’attend que je lui donne à manger.»

«La langue française, c’est le sang qui coule dans mes veines, a-t-il ajouté en entrevue avec Le Nouvelliste. Dans les composantes de ce sang, il y a mon père, ma mère et la langue française: c’est une constituante de mon identité. Si je parlais anglais, une langue aussi respectable que la nôtre, je ne serais pas le même. Je n’aurais pas la même vision de la vie, pas la même ambition sur terre. J’ai beaucoup lu en anglais, mais je n’arrive pas à trouver dans l’écriture en langue anglaise la chaleur de relations humaines qui existe entre un livre en français et un lecteur. Cette langue a une chaleur que le speak english n’a pas. C’est étonnant.»

«Le français est une langue de richesse, de finesse. Je la comparerais à un vaisseau de si grande finesse de construction qu’il peut aller dans l’espace ou sur la Lune. C’est un véhicule qui frôle la perfection.»

«Je vois mal comment je pourrais être plus honoré que je le suis ce soir en recevant cet honneur. J’ai tellement une longue histoire d’amour avec ma langue. Je vais vous faire une image d’écrivain: l’événement de ce soir, ce serait comme la consécration par un mariage des fréquentations que j’ai eues toute ma vie avec la langue française.»

Si la Journée internationale de la Francophonie avait lieu mercredi, les Journées internationales de la Francoph0nie en Mauricie seront célébrées jusqu’au 31 mars avec une série d’activités dont on peut prendre connaissance en allant sur le site www.jifmauricie.com.

Source : Le Nouvelliste

Photo : Stéphane Lessard