La Fierté pour Jay Muir

22 juillet 2016

Depuis qu'il a fait son « coming out » dans le journal ce printemps, les choses vont bien pour Jay Muir. L'artiste transgenre des Bois-Francs exposera ses toiles du côté de la Fierté Montréal, du 8 au 14 août.

Il était très heureux de dire que l'organisateur de l'exposition l'a trouvé sur Internet, par le site de lanouvelle.net. Il a donc été invité à exposer à la 8e Fierté des Arts, en compagnie de 4 autres artistes. «En plus les autres sont des artistes professionnels et moi je suis émergent», apprécie-t-il.

En plus de cette exposition qui se tient à la place Émilie-Gamelin à Montréal et dont le vernissage aura lieu le 9 août, Jay participera à l'exposition rétrospective des 10 ans de Fierté Montréal en plus d'avoir une œuvre à la galerie Fresh Paint en association avec le Festival de graffitis Under Pressure.

«J'ai été choisi parce que j'avais déjà une visibilité comme artiste transgenre», apprécie Jay. Il est très heureux d'avoir cette chance d'exposer à Montréal. «Tout le monde veut exposer à Montréal et moi c'est arrivé comme ça», apprécie-t-il.

Jay constate aussi que c'est en restant lui-même, en n'essayant pas d'impressionner qu'il est parvenu à se tailler une place dans ces expositions. Il a même de la difficulté à croire ce qui lui arrive et indique qu'il pourra le faire lorsqu'il sera à Montréal et verra ses toiles présentées. «C'est un grand pas pour moi, même si je n'ai pas trop d'attentes. Si je peux me faire des contacts tant mieux, mais juste le fait de pouvoir mettre cette exposition à Montréal dans mon CV c'est une bonne chose», note-t-il.

Pour cette occasion, l'artiste a l'intention de présenter, entre autre, la toile qu'il est à finir présentement, d'un personnage américain neutre de genre. Il a trouvé la photo sur Flick.r et a demandé la permission de l'utiliser. «Mon sujet se définit de plus en plus précisément. Je veux faire des portraits de gens marginaux et d'animaux en voie d'extinction. Ce sont des choses qui me parlent», a-t-il remarqué.

Sa toile n'est pas tout à fait complétée même si déjà une centaine de couches de peinture (à l'acrylique sinon il lui faudrait trois ans pour la terminer) ont été appliquées. Il reste encore des détails à peaufiner pour atteindre le résultat espéré.

Que du positif
Même s'il avait un peu peur de réactions négatives à la suite de son «coming out», Jay n'a constaté que du positif. «Je suis content de la réaction des voisins, des collègues de travail», apprécie-t-il. Donc, sa vie va bien et son art se précise de plus en plus. «Il faut que je m'affirme aussi dans mon travail artistique», souhaite-t-il.

Les expositions de Montréal vont lui donner cet élan pour continuer encore et l'inspirer pour la suite. «Je veux que mes toiles soient belles, mais qu'il y ait un message en même temps. L'intolérance va avec ce qu'on ne connaît pas. Moi je veux montrer les gens et les animaux de belle façon, dans la joie et non dans la souffrance. Je veux montrer leur force et leur vitalité», espère le peintre.

En plus, pour donner encore plus de sens à son art, Jay partage une partie de l'argent de ses ventes à des organismes de charité reliés au sujet des tableaux. Une façon d'aller encore plus loin et de faire des liens concrets. «Je suis privilégié et je veux aider. Je me sens renouvelé et veux continuer, aller encore plus loin», souhaite-t-il.

Source : La Nouvelle Union